La plaine du nullarbor (la plaine sans arbre) est une étendue désertique qui relie le south australia et le western australia. Il n’y a qu’une seule route de 1600 kms qui relie les villes de Port-Augusta à la ville de Norseman. La voie contient la 7eme plus longue ligne droite au monde. Nous l’avions traversé en quatre longues journées. Une très belle leçon de vie sur la patience.

Jour 1 dans la plaine du nullarbor

Après avoir fait nos courses, nous sommes sorties de la ville de Port-Augusta en direction de la ville de Norseman. C’est partie pour 1600 km de ligne droite, soit quatre jours complets de route avec le même décor. Nous n’étions pas pressés, nous avions pris notre temps pour faire la traversée. On ne voulait pas conduire trop longtemps par jour. Il est, en effet, possible de faire les 1600 kms en une très longue journée.

Nous avions fait le choix, de ne pas faire de détour par Port-Lincoln, car cette ville ne nous intéressait pas.

Après quelques kilomètres, un panneau indiquait : “Prochaine station essence dans 160 kilomètres”. Nous voilà, donc prévenu.

Le paysage s’étendait à perte de vue. On arrivait à voir le chemin à emprunter dans le bush sur des kilomètres malgré la route vallonnée.

Cette première journée de route fut, finalement, assez courte. Nous étions partis en début d’après-midi. Nous nous sommes arrêté dans la minuscule ville de Kimba.

Cette ville isolée, était habitée de seulement quelques dizaines de personnes, mais un camping gratuit y était aménagé.

Jour 2 dans la plaine de nullarbor

La deuxième journée, était la plus longue de cette traversée. Huit heures de routes de quasi lignes droites avec juste une pause au milieu pour déjeuner.

C’est aussi pour nous une occasion de vous parler une des légendes de l’Australie : les Roadtrains.

Les roadtrains sont des camions avec beaucoup, beaucoup de remorques. Imaginez, un tracteur de 40 tonnes. Puis derrière lui, une remorque, puis encore une autre, et encore… Le plus gros que l’on est croisé : cinq remorques !

Les chauffeurs routiers ont un temps très serrés pour livrer leurs marchandises à l’autre bout du pays. Il roule donc vite et il est courant de se faire dépasser par l’un d’entre eux. Si vous voulez en apprendre davantage sur les conditions de vie impressionnante de ces conducteurs je vous conseille l’émission : Les routes de l’enfer : l’Australie sur RMC Découverte.

Ayant pris la décision dès le début de limiter notre vitesse à 90km/h, pour limiter notre consommation d’essence, nous nous faisions donc doubler régulièrement. Les premières fois, c’est assez inquiétant de se faire frôler par ces monstres qui peuvent aller jusqu’à 200 tonnes et mesurent une cinquantaine de mètre, mais on finit par s’y habituer. On en voit nous doubler dans la vidéo ci-dessous.

Notre première soirée et notre première nuit dans le désert fut aussi notre rencontre avec un ami fidèle qui nous a tenu la compagnie jusqu’à la fin du voyage : le feu.

Le feu

Quand nous étions en Tasmanie, il était interdit de faire des feux de camp, car on était à la fin de l’été et tout était très sec. Pour des raisons de sécurité, les feux étaient totalement interdits. Nous avions connu alors des soirées vraiment très froides. Le froid était compliqué à gérer le soir.

À Portland, nous nous étions installés dans un campement, où il y avait plusieurs braseros, installés à même le sol. Nous étions arrivés trop tard sur le campement, pour pouvoir en occuper un. De là, où on était, on pouvait sentir la douce chaleur émit par les différents feux. Je ressentis, une grande frustration à ne pas pouvoir en faire un.

Ce fut Claire, qui se rappelant de ma frustration, me lança l’idée. Des cercles de pierres étaient déjà présents délimitant un précédent feu de campement. Du papier journal, un briquet et quelques branches d’arbres trouvées à proximité ont fait l’affaire.

Je n’oublierais probablement jamais, cette soirée. Les étoiles et ce feu qui nous réchauffait, et nous réchaufferait tout le long de notre périple.

J’avais l’impression que nous redécouvrions le feu. Il nous servait à cuisiner, nous passions nos soirées devant. Quand nous étions seuls, Claire aimait lire auprès du feu. Moi, j’aimais l’alimenter et regarder le ciel étoilé.

Quand nous étions avec des amis rencontrés sur la route, on passait des soirées à discuter et à jouer aux cartes, c’étaient d’autres soirées mémorables.

Le feu était devenu un ami, fidèle et rassurant.

Jour 3 dans la plaine du nullarbor

En cette troisième journée, nous allions enfin atteindre, le Western Australia. Nous avions tellement hâte d’y être.

La route passait assez proche de la mer. Nous avions donc pris la résolution de nous arrêter régulièrement. Ces spots sont réputés pour y voir des baleines pendant l’été, malheureusement pour nous, elles étaient déjà parties.

Il n’y avait pas de plage, mais une succession de falaises. La vue était sublime. Prochaine étape : le passage de la frontière avec le Western-Australia.

Cette frontière était le plus difficile à franchir. Ils arrêtent tous les véhicules et en fouillent certains pour être sûr qu’il n’y ait pas de fruits ou légumes frais à l’intérieur. Ces contrôles sont faits pour s’assurer que les parasites en provenance d’autres régions ne s’amusent pas à traverser le désert et puissent détruire les cultures du Western Australia. Définitivement, vivre dans une région, ou y a un désert de centaine de kilomètres pour nous protéger, cela a vraiment de bons côtés.
Il est déconseillé de leur mentir. De façon générale, les douaniers sont très sévères, les risques juridiques sont très élevés.

Nous avions passé le déjeuner à côté d’une petite ville : Eucla, proche de la frontière avec le Western Australia. Une statue d’une baleine était au milieu du village. Notre pause se fit non loin de la mer, au pied des dunes, et non loin d’un ancien poste de télégraphie.

Une fois le déjeuner englouti, il nous restait une longue après-midi de route.

Le soir venu, nous avions trouvés un camping original même si un peu glauque. Il était un peu en retrait de la route principale, dans un bosquet d’arbre. De nombreuses carcasses rouillées de voitures y étaient disséminées.

Jour 4 dans la plaine du nullarbor

Le dernier jour, dans la plaine du nullarbor, devait nous faire passer par la 7e plus longue ligne droite du monde. 146.6 km sans avoir besoin de tourner le volant. J’étais extrêmement excité par le fait de traverser un lieu unique.

Claire n’était pas vraiment emballée pour conduire sur cette route contrairement à moi.

Emprunter cette route, finalement ne changeait pas grand-chose, avec la route que nous avions vu précédemment. S’il n’y avait pas eu le panneau pour l’annoncer, nous ne l’aurions même pas vu.

Dans la plaine du nullarbor, nous avions eu à faire, a de nombreuses lignes droites à pertes de vue, là, c’était à mon sens la même chose. J’étais content d’avoir emprunté cette route, qui à mon sens est mythique.

Norseman

A la fin de route qui traverse la plaine de nullarbor, se trouve la petite ville isolée de Norseman. Elle se trouve au carrefour, de quatre routes différentes. Au nord, pour aller dans la ville minière de Kalgoorlie-Boulder, à l’ouest, pour aller directement à Perth et au sud pour atteindre la ville de d’Espérance.

C’était pour nous le moment, de prendre une douche et de faire quelques courses. Seul un IGA est présent. On y a fait que très peu d’achat, car les denrées alimentaires venant de très loin sont très coûteuse.

Nous avions repris la route, vers Espérance, car nous y avions rendez-vous pour notre premier HelpX, dont on vous fera découvrir dans le prochain article.