Nous pûmes nager très proches d’un des géants des mers : le requin-baleine. Cette sortie fut épique.

Nous réservâmes notre sortie avec un groupe de six personnes. Robin, Dounya, Mayeul, Katy, Claire et moi. Faire une réservation en groupe permet d’avoir une réduction de 30 AUD. Ce qui n’est pas négligeable.

Le requin-baleine

Les requins-baleines sont les plus gros poissons du monde. Leurs tailles sont comprises en 5 et 14 mètres de long. Quelques rares spécimens peuvent atteindre les 20 mètres ! C’est un poisson assez mystérieux. Il vivrait environ 100 ans et il est majoritairement solitaire. 

Le requin-baleine aime les eaux chaudes (entre 26 et 30°). Il est donc présent que dans certaines parties du globe. Cet énorme poisson peut être côtier comme en Australie ou océanique. Le requin-baleine mange du plancton, petites crevettes et autres crustacés de moins de 10 cm. Pour cela, il nage lentement à la surface de l’eau. On peut donc facilement observer avec un masque et un tuba. 

Cet animal comme de nombreuses autres espèces marines est une espèce menacée notamment par la surpêche et la vente au marché noir de ses ailerons.  

Le tourisme lié au requin-baleine est très réglementé en Australie, mais ce n’est malheureusement pas le cas dans tous les pays. Il faut faire attention si vous souhaitez faire l’excursion, en Philippines notamment, les bateaux peu scrupuleux s’approchent trop près des requins et les blessent régulièrement. En Australie, les bateaux ont besoins d’une autorisation pour s’approcher des requin-baleines et ils ont des quotas à respecter. Toutes compagnies confondues, il est interdit de nager plus d’une heure avec le même requin et il ne peut pas y avoir plus d’une dizaine de nageurs avec lui en même temps. Un avion surveille la zone et repère les requin-baleine. 

Photo d'Ocean Collective

Départ de Coral Bay

La compagnie qui proposa le tour, nous prêtait la combinaison de plongée, le masque, le tuba et les palmes. Le repas du midi est également compris dans le prix ainsi qu’un encas avec du thé et du café le matin et un petit goutté à la fin de la journée. Ils fournissaient également la crème solaire, une spéciale afin de ne pas abîmer les coraux. 

Le départ était assez tôt vers 7h du matin. Ce sont des petits bateaux avec une rangée de siège de chaque côté, des toilettes et un étage avec un poste de guet.  

C’est partie, le bateau quitte enfin l’embarcadère et navigue vers la limite entre la zone de corail et la pleine mer. 

Arrivée au ponton d’embarquement, je pus voir que la mer était agitée au large. Je me suis senti inquiet, car j’ai le mal de mer. Je n’avais absolument rien prévu comme médicament. 

Nager avec les coraux

L’excursion comprenait plusieurs sorties en mer. La première fut avant même d’avoir dépassé la barrière de corail.

Pendant une demi-heure, nous nageâmes avec les coraux. L’eau était peu profonde. De ce fait, nous pûmes voir les fonds marins. Ils étaient absolument sublimes. C’était comme une explosion de couleurs : bleu, vert, jaune.

Nous fûmes tellement proche des coraux que j’eu réellement peur de les toucher ou de les écraser.

Leurs combinaisons étaient fines, mais vraiment appréciable, car nous n’eûmes pas froid.

À un moment donné, les encadrants nous ont demandé de ne pas nager dans une zone particulière, car c’était un lieu de nettoyage pour les requins. Les requins viennent dans cette zone, pour que des mini poissons puissent se nourrir sur leurs peaux. Le requin ressort tout propre et les poissons nourris. La parfaite symbiose.

Certains virent des requins et des tortues, mais nous n’eûmes pas cette chance. Nous avons vu que des poissons et des coraux, ce qui était déjà fort bien.

Photo d'Ocean Collective
Photo d'Ocean Collective
Fait par Ocean Collective
Photo d'Ocean Collective

Requin-baleine en vue

L’embarcation reprit le chemin vers le large jusqu’à dépasser la barrière de corail. En route, vers la zone à requin baleine, nous avons vu de nombreux oiseaux : sternes pierregarain, océanites frégates, puffins fouquet et un albatros !

albatros : photo de Katy

Une fois la barrière de corail passé, je me sentis mal. Je vomis une première fois avant d’aller nager avec les requins-baleine.

En chemin, une des membres d’équipage nous expliqua comment procéder pour voir le requin-baleine. Entre le mal de mer, le bruit ambiant et le fait qu’elle parlait vite, de ce fait, je ne compris pas tout. Claire essaya de me faire la traduction, mais elle aussi n’avait pas tout saisit.

Après de longues minutes à chercher, l’animal, il fut aperçu. Le bateau accéléra. Nous fûmes tous prêts et toutes prêtes à sauter dans l’eau.

Nous formâmes ensuite deux groupes, les groupes devaient se préparer à sauter au commandement de la monitrice.

J’eus vraiment beaucoup de mal à me motiver à sauter dans l’eau. J’avais à peine la force de me tenir debout alors… alors nager, mais Claire m’assura que dans l’eau le mal de mer se faisait moins ressentir.

Nager avec un requin-baleine

Le bateau faisait des manœuvres rapides autour de la zone. Il tournait sèchement d’un sens, puis dans l’autre. J’aurais juré qu’à un moment nos corps étaient parallèles à la mer, à deux doigts de chavirer complètement.

Puis d’un coup, l’ordre fut donné de plonger. Je ne fus pas réactif, j’étais dans les derniers à sauter.

C’était vraiment chaotique, je ne suis pas à l’aise en eau peu profonde, alors si loin au large. Je ne suis qu’un marin d’eau douce et encore.

Ne comprenant pas ce qu’il se passait, Je tentai de regarder sous l’eau que quelques fois, et à de courte reprise. J’attendis un signal pour voir le requin-baleine, mais celui ne vint jamais.

L’eau était tellement agitée, qu’elle entra a plusieurs reprises par le tuba, ce qui augmenta encore d’avantage mon niveau d’angoisse.

J’entendis au loin l’ordre de retour sur le bateau. Le retour fut encore plus compliqué que la première fois, car les vagues étaient encore violentes. 

Lors de cette première tentative, Claire l’aperçu, mais pas très bien. Le temps que l’on saute à l’eau le requin était déjà loin. Il fallait être plus réactif au moment d’aller à l’eau. Malade, je n’eus pas la force d’y retourner, mais Claire y retourna plusieurs fois. 

Le mal de mer

Bien malade, sauter de nouveau à l’eau fut au-dessus de mes forces. Claire vint me voir à plusieurs reprises pour m’encourager à sauter de nouveau. Elle voulait être sûr que je ne regrette pas de ne pas l’avoir vu. Après tout, c’est une occasion qui ne se reproduirait surement jamais. Au fond de moi, je savais qu’elle eût raison, mais c’était au-dessus de mes forces. Une monitrice vint me voir aussi, pour m’encourager à la suivre. 

Pendant une heure, le bateau tourna, accéléra. Je supposai qu’il tangua avec les vagues qu’ils faisaient lui-même.

En me remettant au milieu de l’embarcation et en fixant l’horizon, j’espérai que cela aille mieux, mais rien n’y faisait. Je finis par m’endormir.

Me réveillant quelques heures plus tard. Le tangage du bateau s’était calmé puisque nous étions revenus dans les eaux protégées par la barrière de corail.

Ceux qui le voulaient encore, était en train de faire leur dernière sortie dans l’eau. Le soleil était revenu. La mer était d’une couleur verte et elle était totalement claire, de ce fait nous pûmes voir du bateau, le fond marin. Ceux et celles qui étaient dans l’eau devait vraiment aimer leur sortie.

Une des membres de l’équipage me proposa de boire pour que je puisse reprendre des forces rapidement. Pour lutter efficacement contre le mal de mer, il faut boire beaucoup d’eau, ainsi que de prendre du gingembre. Les médicaments anti-nauséeux sont bien sur très efficace, tant qu’on le prend avant de monter à bord.

Nager avec le requin-baleine vu par Claire

Ma première tentative fut un peu décevante. Je ne me fis pas avoir sur la seconde. J’étais au taqué pour sauter direct au signal et je ne fus pas déçu ! À peine dans l’eau, je vis le géant des mers arriver tranquillement vers moi. Ce fut magique et impressionnant de voir cet imposant animal passer tranquillement à quelques mètres de moi. Subjuguer, je le regardai passer sans même essayer de nager à côté de lui. Une fois passé, on retourna sur le bateau pendant que le deuxième groupe allait à l’eau. 

Au plus proche du requin-baleine

Une fois remonté, on nous demanda si l’on voulait tenter d’y retourner ce que je fis sans hésiter. La troisième fois, je fus également rapidement à l’eau, mais je ne vis pas le requin-baleine arriver. L’accompagnatrice qui était à côté de moi me demanda de me pousser rapidement ce que je fis et en me retournant, je vis le requin-baleine arriver droit sur moi ! Il passa juste à côté, j’arrêtai alors de nager de peur de lui donner un coup de palme tellement il me paraissait proche.

Une fois qu’il fut éloigné, je pus nager un peu derrière lui. Il nage mieux et plus vite que moi, j’ai quand même pu le suivre un peu. Remonter sur le bateau fut un peu difficile pour moi, car je commençais à fatiguer de nager dans la mer agitée. Heureusement, le bateau nous jetait une corde pour nous remorquer jusqu’à lui. ça m’a bien aidé !

Une fois remonté, je commençai à me sentir un peu mal. Quand on a la tête dans l’eau, on voit seulement ce bleu profond et le requin baleine. Il n’y a aucun repère. On se retrouve donc ballotter par la mer agitée sans vraiment voir et comprendre ce qui nous arrive. Sans oublier cela, la fatigue eu raison de moi. Cela ne m’empêcha pas d’y retourner une quatrième fois. Je savais que l’occasion de nager avec ce géant ne se représentera sûrement jamais dans ma vie ! La quatrième fois, je pus nager un petit moment à côté de lui. Quelle expérience de nager avec cet énorme poisson ! J’ai également pu immortaliser ce moment grâce au photographe de la compagnie. On m’aida à remonter dans le bateau, je n’avais plus la force de nager jusqu’à lui. Ce fus une expérience inoubliable. 

Dernières plongées

Pendant que Mehdi se reposait au milieu du bateau, nous reprîmes la route vers le lagon. En route, l’équipage était au a guet pour trouver d’autres espèces animales à nous montrer.  Nous n’eûmes pas la chance d’apercevoir des dauphins, baleines ou autres requins comme c’est le cas dans d’autres excursions. 

Une fois revenus dans les eaux calmes,  le bateau parti à la recherche des raies mantas, dugong et tortues. Pas de chance pour nous, ce jour-là, raies mantas et dugong n’étaient pas dans le secteur. Une grosse tortue fut repéré entrain de manger paisiblement au fond de l’eau. Ni une ni deux, on enfile les palmes, le masque et le tuba et c’est parti pour aller l’observer. Cette observation fut fort appréciable, mais cela me mit aussi un peu mal à l’aise. On était une bonne dizaine à la surface en cercle autour de cette tortue qui n’avait rien demandé. Elle finit d’ailleurs par partir…

On remonta dans le bateau et il repartit en direction de notre dernière plongée de la journée.  Nous restâmes plus d’une heure dans une eau turquoise avec des coraux et des poissons de partout. Les couleurs étaient magnifiques. J’ai même eu la chance de nager avec une tortue, c’était magique !

En conclusion

Comme vous l’avez compris, l’expérience ne fut pas la même pour moi ou pour Claire. Elle a vraiment appréciée cette sortie qui restera un de ses meilleurs moments d’Australie. Pour ma part, ce fut vraiment une galère. Je ne fus pas mécontent de retrouver la terre ferme. En me disant que j’ai eu mon compte d’eau de mer pour un bon moment car, ce fut vraiment une expérience traumatisante.

Un dernier mot sur l’équipage qui est incroyable. Ils aident les personnes qui ont des difficultés à nager pour qu’ils puissent voir au mieux le requin baleine. Un monsieur avec nous était vraiment pas à l’aise dans l’eau. Il y a été seul avec une personne de l’équipage qui l’a aidé et qui avait une bouée pour le sécurisé. Il a pu ainsi vraiment profiter de l’expérience et il était ravi. Ils ont également une énorme connaissance sur le milieu et les espèces qui y vivent. C’est super intéressant de pouvoir parler avec eux. 

Dans le prochain article nous irons à Exmouth.