Avec Vincent et Dominique, nous avions planifié de commencer tôt la randonnée en prenant l’une des premières navettes pour Ronny Creek.

A 8 h, nous étions en bas du chemin de la randonnée.

Jusqu’au point de vue de Maria

Le début de la randonnée empreinte l’overland track. Il s’agit d’une excursion connue en Australie. Elle dure une semaine et traverse le parc national de cradle mountain-lake st clair.

Les premiers mètres sont faciles. On a traversé une grande prairie qui ressemblait à la comté dans le seigneur des anneaux (pour ceux qui ont vu le film.)

Cradle Moutain en Tasmanie

On en a profité pour faire connaissance. Le temps passait vite.

On est passé à côté d’un petit ruisseau. En amont, se trouvait une ravissante petite cascade.

Le dénivelé commençait à devenir dur. Mais entraîné, par nos discussions, on ne s’est pas rendu compte de la difficulté croissante du chemin. C’était vraiment plaisant.

On est arrivé rapidement devant un lac : Crater Lake. Il semblerait que ce soit, la cavité d’un ancien volcan, qui n’est plus en activité. L’endroit était magnifique, on a pu voir la verdure qui se reflétait sur la surface de l’eau.

Cradle Moutain en Tasmanie
Cradle Moutain en Tasmanie

Au bout d’une heure, nous étions arrivés au premier point de vue : Marions Loukout. Il surplombait le lac « Dove Lake ». Le grand lac au pied de Cradle Mountain, aussi connu que la montagne. On voyait notre objectif, se dessinait au loin.

Cradle Moutain en Tasmanie

Le chemin fut de nouveau plat, jusqu’au pied du mont. La vue était magnifique.

Cradle Moutain en Tasmanie
Cradle Moutain en Tasmanie

Les randonneurs moins aguerris font de demi-tour où reviennent par l’autre côté du lac. Nous, nous avions continué.

La montée

Cradle Moutain en Tasmanie

Une fois au pied du mont, le chemin devient de plus en plus escarpé, la randonnée se transforme en escalade.

Ce qui fut plaisant devenait vraiment difficile.

Nos deux camarades semblaient plus expérimentés que nous. Ils avançaient à une allure plus soutenue que nous. Claire avec son lourd matériel photo dans son sac, a eue un peu de mal. On a eu l’impression de les gêner, dans leur progression. Pourtant, ils nous attendaient avec patience.

Cradle Moutain en Tasmanie

On croisait des randonneurs qui redescendaient. Ils nous expliquaient, que le sommet que l’on voyait, n’était pas le final de la randonnée. Qu’il nous faudrait, descendre dans un creux, puis remonter, pour finalement arriver au sommet.

On a continué d’escalader, notre progression était lente. Il nous a fallu chercher le passage le moins difficile à travers les rochers.

Parfois, on a carrément pris le mauvais chemin. On était obligé de revenir sur nos pas.

Des jalons blancs et rouges étés plantés pour nous indiquer la bonne marche à suivre.

Arrivée en haut, nous avons pu voir la fameuse descente ainsi que la montée finale. Là aussi, la vue était à couper le souffle.

Cradle Moutain en Tasmanie

Passé notre peur du vide, on a pu apprécier la différence de couleur entre le gris des roches et le bleu d’autres lacs et le vert de la forêt qui s’étend à perte de vue.

Par la suite, on a entrepris la descente du creux qui faisait une cinquantaine de mètres.

Pendant la descente, mon genou avait heurté un peu trop fort une pierre. Cela m’a laissé une belle entaille. Mais rien de grave.

Ensuite, on a longé une partie abrupte, reliait les deux pans du creux, qui n’a pas été une mince affaire.

L’ascension du dernier mur, fut tout aussi dur. Les premières douleurs musculaires commençaient à se faire sentir.

Le sommet de cradle mountain

On avait prévu de manger au sommet. Un dernier effort, puis se serait la pause. On n’osait pas penser à la descente, qui nous attendait après notre petite halte.

Arrivé en haut, on avait la fierté d’avoir réussi à monter à plus de 800 mètres.

Cradle Moutain en Tasmanie

Manger avec ce paysage est quelques choses de rare. On a profité de cette chance. Avoir un panorama à 360 °C sur toute la région est incroyable.

Après mangé, nous sommes allés sur un autre sommet. Facilement accessible par un plateau de rocher et de buissons. Pour ceux qui connaissent, on a l’impression de marcher sur la « trouée du Rohan » que l’on peut voir dans le seigneur des anneaux.

Cradle Moutain en Tasmanie

Claire, fatiguée par la montée, a glissé sur une pierre. Elle s’est tordue le genou en essayant de se rattraper. La descente allée être encore plus lente et douloureuse que prévue.

Ce pic était terrifiant. Quand on est au bord du précipice, on a vraiment peur de tomber. Une femme, avec qui on a déjeuné, et qui fait du houla houps est arrivé à s’asseoir, les pieds dans le vide.

Le pire, d’après elle, c’est quand tu ouvres les yeux après t’être assis. On a l’impression du vide pendant quelques minutes, disait-elle.

Je lui avais clairement fait comprendre, que m’approcher du vide les yeux fermés, en me fiant à mes sens, était juste impossible.

Le temps passait vite, il nous restait que quelques heures pour redescendre. C’était au risque de louper la dernière navette, qui devait nous ramener vers notre voiture.

La descente

Le début commençait mal. On avait repéré facilement le premier bâton qui jalonnait le chemin. Mais pas celui d’après. Je m’étais engagé sur le mauvais côté de la crête.

Je m’étais retrouvé devant un vide et nos compagnons de randonnées qui, étaient passés devant nous, n’étaient pas visibles. Ils avaient un peu d’avance, mais pas tant que ça. Et plus de repère en vue.

Claire avait pris la sage décision de rebrousser chemin. De là, on a pu croiser un autre randonneur, qui a eu la gentillesse de montrer la voie par lequel il était passé.

Grâce à son aide, le chemin était à nouveau visible.

La première descente se passa bien. Nous sommes arrivés dans le creux sans trop de problèmes.

La dernière montée fut un peu plus compliquée, pour Claire qui boitait. Elle devait traverser ce défilé de rocher en évitant d’appuyer sur son genou blessé.

J’ai essayé d’alléger son fardeau au maximum pour l’aider, en prenant son matériel photo dans mon sac.

Arrivée au haut du dernier versant, c’était le début d’une vraie galère.

Le soleil nous donnait chaud. Il n’y avait pas de vent. Nos réserves d’eau commencées à devenir terriblement bas.

J’ai, à mon tour, glissé sur une pierre. Mon tibia de l’autre jambe heurta lourdement une autre roche pointu. Cette fois-ci, la douleur m’immobilisa pendant plusieurs minutes. Espérant, qu’il ne soit pas fracturé. Au final, excepté un hématome, rien d’autre à signaler.

Nous fûmes soulagés d’atteindre le bas de cette difficulté.

Nos nouveaux amis, nous ont attendus au pied de la descente. Eux, avaient l’air, d’avoir fait une balade en forêt, nous, nous avions l’air d’avoir traversé un désert pendant trois jours.

Le dernier pic

Nous reprîmes la randonnée. Nous devions choisir entre deux chemins. Soit un chemin un peu plus court qui descendait rapidement le long du lac. Soit un autre plus long, qui nous faisait passer par un dernier pic avant de rentrer. Ce qui signifiait devoir grimper à nouveau. Alors que nous étions très fatigués.

Claire, blessé, ne voulait pas prendre la deuxième voie alors que moi oui. Elle me semblait vraiment plus intéressante au niveau du chemin et du panorama.

L’idée était donc de prendre le premier chemin, qui semblait moins exigeant physiquement, de loin, mais beaucoup moins beau car celui-ci traversait une forêt. La vue semblait donc limitée sur le panorama.

Cradle Moutain en Tasmanie

Nous avions poursuivi le chemin avec nos compagnons de route. nous leur proposons de ne plus nous attendre, car de toute façon, nous serons bientôt à la croisée des chemins.

Nous nous donnions rendez-vous au parking. Ils ont pris rapidement de l’avance sur nous.

Cradle Moutain en Tasmanie

Le sentier qui nous mena à embouchure, restait à flanc de montagne. Le vide sur la gauche et la montagne sur la droite. Un petit chemin nous permettait de marcher. C’était impressionnant.

Claire trouva un bâton solide qui lui servira de béquille jusqu’à la fin.

A l’intersection nous avions vu, que le premier chemin avait l’air horrible. Une descente très abrupte nous y attendait. Puis il semblait se perdre dans la forêt. Cela ressemblait plus à un calvaire qu’a une partie de plaisir. Et on n’était pas sûr que cette route soit plus reposante pour le genou de Claire. En effet celui-ci n’avait pas l’air d’être plat.

Dans un regain de courage et sous mes encouragements, Claire accepta de prendre la deuxième voie.

Le chemin devint clairement plus facile. Il restait encore de grosses descentes et montés, mais Claire pouvait progresser à un rythme plus régulier.

Cradle Moutain en Tasmanie

L’eau potable était devenue un problème. Claire ayant mal géré sa propre réserve, a dû se rabattre sur la mienne. Je me suis senti obligé de ne pas boire, car je sentais qu’elle en avait plus besoin que moi.

Les deux dernières heures sans eau furent compliqués. La sensation d’être déshydraté se faisant sentir. Je me sentais moins alerte et moins rapide. Heureusement que le chemin était magnifique.

Cradle Moutain en Tasmanie

Arrivé en haut du dernier pic, la beauté du spectacle nous faisait oublier la fatigue et la soif. Le jeu en valait la chandelle.

La vue sur la vallée était vraiment incroyable avec ce panorama.

Cradle Moutain en Tasmanie

Le final

Il ne nous restait plus qu’à descendre. Le chemin était en pente douce. Facilement praticable. On avançait vite, car on savait que le temps tournait. Il ne nous restait plus beaucoup de temps avant la dernière navette. Et surtout, la soif devenait de plus en plus pressante.

Cradle mountain, nous a réservé une dernière difficulté. Une descente si, abrupt qu’une chaîne métallique a été installé, pour aider les randonneurs à descendre.

Cradle Moutain en Tasmanie

Nous sommes arrivés 20 minutes avant la dernière navette.

Quelle joie d’avoir réussi, ce qui est pour moi une des plus belles et difficiles randonnée que j’ai fait. Les 800 mètres de dénivelé positive sur 14 kilomètres

Cradle Moutain en Tasmanie

Nous avons fait une vidéo de la montée, pour essayer de retranscrire la difficulté. C’est notre premier film, alors ne soyez pas trop dur.

Dans notre prochain article, nous vous parlerons du « nuts » et promis, il sera beaucoup plus court. 🙂