
Après cette halte impressionnante, à regarder les gros 4×4 traverser la rivière profonde, nous reprîmes notre petit bolide en direction de la station vers El questro. Nous retraversâmes encore la rivière qui était à notre portée. Nous voulions aller voir les deux points de vue sur le croisement de la rivière Pentecost et Chamberlain : Pigeon Hole et Branco’s. Ce sont deux magnifiques points de vue qui dominent toute la région. L’accès y est particulièrement difficile.
Accès à Pigeon Hole d'el questro
La dernière difficulté fut de gravir une montée avec un dénivelé très important, à flanc de colline, sur une route de gravier. C’était un des rares endroits où nous faillîmes avoir un accident. Un peu avant le début de la montée, un panneau indiquait « engage your 4wd ». En le lisant, je ne compris pas exactement ce que cela signifiait. Par conséquent, je n’ai donc pas mis le mode 4×4 de notre véhicule. À mi-chemin, la pente devenait vraiment raide et le chemin trop glissant; la voiture n’avançait plus et semblait même reculer. À ce moment-là, j’entendis dans mon dos la voix de Mayeul m’encourageant à accélérer. Alors, j’écrasai la pédale d’accélération, le moteur hurla, et la voiture bondit en avant. Ainsi, nous pûmes arriver en un morceau au sommet de la colline.
Après coup, je pense que ce qui nous a aidé, c’était le fait que le véhicule pouvait électroniquement engager le mode 4×4 lorsqu’il sentait une perte d’adhérence sur les roues avant. Sur le moment, j’ai cru que le véhicule allait se retourner.
Pigeon Hole : le point de vue sur Pentecost River
Ça valait vraiment le coup d’y aller. En effet, le point de vue est magnifique. Claire chercha les crocodiles dans la rivière, mais nous n’en vîmes pas. Nous attendrons donc encore avant de voir nos premiers crocodiles d’eau de mer. Nous restâmes un petit moment pour le contempler avant d’entamer la descente qui fut bien plus facile. Avec le mode 4×4 engagé et le frein moteur, nous descendîmes tout doucement la descente de la mort en profitant du magnifique paysage. La vue sur le bush était splendide; il y avait un mélange de couleurs avec la terre rouge, les arbres verts et l’herbe jaune.
Nous ne sommes pas allés jusqu’au bout de la route qui redescend le long de la rivière; nous nous sommes arrêtés aux points de vue. La route qui continuait avait l’air encore plus escarpée que celle que nous venions de prendre. Par conséquent, nous avons décidé de rebrousser chemin. En fin de compte, le point de vue, à lui tout seul, valait la montée.
Branco's Lookout d'el questro
Nous savions que pour aller au second point de vue, nous devions traverser la rivière Chamberlain, qui serpente au cœur d’El questro. Cependant, nous n’avions pas trouvé l’information indiquant si la traversée nous était possible. En attendant, nous profitâmes du trajet magnifique et vîmes un ensemble de baobabs magnifiques

Arrivé à la rivière, il était difficile de savoir la profondeur et aucune voiture dans les parages pour nous servir de test. La rivière pouvant contenir des crocodiles, Claire ne semblait pas très partante pour aller tater le terrain à pied et rester coincer au milieu d’une rivière avec une de ces bébettes ne nous tentait guerre. Nous fimes donc demi-tour pour prendre la direction d’Emma Gorge.
Arrivés à la rivière, il était difficile de connaître la profondeur, et il n’y avait aucune voiture dans les parages pour nous servir de test. Étant donné que la rivière pouvait contenir des crocodiles, Claire ne semblait pas très partante pour aller tâter le terrain à pied. De plus, l’idée de rester coincés au milieu d’une rivière avec une de ces bêtes ne nous tentait guère. Par conséquent, nous fîmes demi-tour pour prendre la direction d’Emma Gorge.
Emma gorge
Le dernier point d’intérêt de la Gibb River Road est Emma Gorge.
La route entre l’accès au sud d’El Questro et Emma Gorge est goudronnée. Cela nous fit bizarre de retrouver une route si lisse après plusieurs jours sur de la piste. Le paysage de cette zone de la Gibb est magnifique. En effet, nous longeâmes les falaises de Cockburn Range. Il y avait des baobabs partout, tous totalement différents.
Ne pouvant pas visiter Emma Gorge le lendemain, nous arrivâmes tard sur place. Ce fut une grosse journée. Il ne nous resta donc plus beaucoup de temps avant la tombée de la nuit.
La route pour accéder aux parkings est assez courte, mais c’est de nouveau de la piste. Nous traversâmes de nouveau un cours d’eau.
Le chemin jusqu’à la gorge fait moins de deux kilomètres. Cela aurait pu se faire rapidement, mais c’était sans compter sur le sol, un lit de rivière à sec. Ce qui signifiait donc qu’il y avait beaucoup de grosses pierres glissantes.
Notre avancée était donc lente et laborieuse, surtout que j’avais entrepris cette randonnée en tongs. Ce fut donc une très mauvaise idée. Pourtant, Claire m’avait prévenu que sur le panneau de la randonnée, il était bien indiqué qu’il y avait des obstacles sur le chemin.
Sur le chemin, si vous y alliez au début de la saison sèche, il est possible de voir une cascade sur la gauche. La saison étant déjà avancée lors de notre passage, il n’y avait déjà plus d’eau.
Une fois arrivé au bout de la gorge, le jeu en valait vraiment la chandelle. Haute d’une soixantaine de mètres, avec les parois en un arc de cercle, la chute d’eau, bien que presque à sec, était impressionnante. Je me sentis vraiment minuscule en son centre.
L'autre source d'eau chaude cachée d'El Questro
L’eau était limpide, tant elle était propre. Cela dit, elle paraissait terriblement froide, surtout après notre baignade dans l’eau chaude du matin.
S’y baigner fut difficile (enfin, pour moi, pas pour Claire ni pour Mayeul). Je n’y restai pas très longtemps. Cela dit, plus le temps passait, plus je prenais confiance en moi, et plus je nageais facilement, ce qui augmentait mon plaisir.
Claire, grâce à WikiCamp, trouva une petite coulée d’eau sur le côté droit de la paroi. L’eau y était chaude. Une petite retenue d’eau avait été aménagée, permettant de profiter d’une bassine avec de l’eau plus chaude que le reste de l’étendue d’eau.
Il ne nous restait plus qu’à emprunter le dernier morceau de route et à retraverser la rivière dans la pénombre, à la lumière des phares. Comme il n’y avait pas de freecamp sur la fin de la Gibb River Road, nous la finîmes donc dans le noir. Par chance, ce dernier tronçon était goudronné.


Nous sommes ravis d’avoir parcouru la Gibb River Road, cette route mythique de l’Australie qui nous faisait tant rêver. Elle a totalement répondu à nos attentes et nous en gardons des souvenirs incroyables. Nous sommes d’autant plus fiers d’avoir réalisé tout cela sans encombre, sans crevaison ni panne d’essence.
Si, comme nous, vous hésitez à vous lancer dans l’aventure, n’hésitez plus ! Vous ne regretterez pas la traversée. Bien que vous ne soyez pas à l’abri d’une crevaison, en y allant doucement, vous limiterez considérablement les risques.
Dans le prochain article, nous vous raconterons nos déboires en allant à Purnululu, un parc que nous avons bien failli ne pas visiter…